Vers une possible interdiction de la circulation inter-files des motards

By Rédaction demarches.online

Les motards pourraient bien voir leur liberté de circulation remise en question avec la possible interdiction de la pratique du filtrage entre les véhicules. Cette mesure suscite de vifs débats et soulève des enjeux majeurs en matière de sécurité routière. Décryptage des implications d’une telle décision controversée.

Une pratique en phase de test depuis plusieurs années

La circulation inter-files des deux-roues et trois roues entre les voitures lors de bouchons, expérimentée depuis 2021 dans une vingtaine de départements, doit prendre fin le 1er août. Cependant, la Sécurité routière ne s’est pas encore prononcée sur la prolongation ou non de cette pratique sur les routes, mettant ainsi en suspens les actions futures des motards à compter de cette date.

Déroulement de l’expérimentation

Bien que la circulation inter-files ne soit pas autorisée par le code de la route, cette pratique est courante parmi les motards. Pour encadrer cette habitude, le gouvernement a lancé une phase d’expérimentation en 2016, renouvelée en 2021 grâce à un décret publié le 28 juillet 2021. Ce texte permet aux deux-roues et trois-roues de circuler entre les files de voitures à l’arrêt ou à vitesse réduite sur les voies rapides (autoroutes et routes à deux voies séparées par un terre-plein), lorsque la circulation est dense et que l’espace entre les véhicules est suffisant.

Les motards doivent respecter plusieurs règles spécifiques :

  • Circuler entre les deux files les plus à gauche de la chaussée
  • Ne pas rouler à plus de 50 km/h
  • Maintenir une différence de vitesse de 30 km/h avec les autres véhicules

Les résultats de l’expérimentation

Actuellement, cette expérimentation est en cours dans 21 départements. Selon le décret de mise en application, cette phase test doit chaque année être évaluée par des rapports. Ceux-ci portent notamment sur l’accidentalité, le respect des limitations de vitesse et le comportement des usagers de la route.

En 2021, le rapport de Cerema a montré une hausse de 12 % de l’accidentalité des deux-roues sur les réseaux routiers concernés par cette expérimentation. Cet élément pourrait jouer un rôle crucial dans la décision finale de la Délégation de la Sécurité routière.

Divergence d’opinions sur la sécurité routière

La sécurité des usagers de la route est un point essentiel dans cette évaluation. Michel Pons, responsable départemental de la Ligue contre la violence routière, argumente que la sécurité doit primer sur la rapidité. Selon lui, avec seulement 2 % du trafic motorisé, les deux-roues représentent 22 % des tués sur la route, ce qui démontre l’existence d’un problème significatif.

En revanche, Jean-Marc Belotti, porte-parole de la Fédération française des motards en colère (FFMC), défend que si les règles sont respectées, la circulation inter-files se passe bien. Pour lui, il ne s’agit que de vivre ensemble sur la route.

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